Alors que les enjeux de sécurité sont de plus en plus complexes, il est important de faire la distinction entre vidéoprotection et vidéosurveillance et ainsi s’équiper de sorte à protéger son entreprise. Car derrière ces termes, ce sont des usages, des objectifs et des cadres réglementaires bien distincts. Quelles sont les spécificités de chaque dispositif ? Lequel choisir pour protéger vos infrastructures sensibles ou vos commerces ? Réponses ici.

Définitions de vidéoprotection et vidéosurveillance  

Les caméras semblent aujourd’hui être entrées dans les mœurs en France. Selon une étude Statista publiée en janvier 2025, 87% des Français sont favorables à ce type d’installations.  Mais peu de personnes connaissant la différence entre les deux termes utilisés :

  • La vidéoprotection désigne un système de caméras installé dans des espaces ouverts au public ou semi-publics, avec un objectif dissuasif et préventif. Elle est principalement utilisée dans des zones comme les supermarchés et les centres commerciaux, les parkings, les halls d’accueil ou encore les sites et les événements exposés à des risques.
  • La vidéosurveillance, quant à elle, concerne la surveillance d’espaces strictement privés. Son objectif principal est le contrôle continu, le plus souvent dans des environnements nécessitant une surveillance renforcée, comme les entrepôts logistiques, les centres de données ou les zones sensibles d’une entreprise.

Si les deux reposent sur des technologies similaires, leurs usages diffèrent : la vidéoprotection agit avant tout comme un outil de prévention. De son côté, la vidéosurveillance permet un suivi plus poussé pour des zones restreintes.

Pourquoi une entreprise devrait-elle choisir l’une ou l’autre ?

Le choix entre vidéoprotection et vidéosurveillance dépend des besoins de votre entreprise.

Ainsi, quand il s’agit de sécuriser des espaces ouverts au public ou exposés, la vidéoprotection est particulièrement indiquée. Elle permet de dissuader les intrusions tout en enregistrant des preuves en cas d’incident.

À l’inverse, pour les zones sensibles ou à accès restreint – salles de serveurs, zones de stockage de matériel précieux, coffres-forts – la vidéosurveillance est plus appropriée. Elle permet un suivi en temps réel, idéal pour réagir immédiatement à des comportements suspects.

Certaines entreprises combinent ces deux dispositifs : vidéoprotection à l’entrée pour prévenir les risques externes et vidéosurveillance dans les zones critiques pour une surveillance plus importante.

Réglementation de la surveillance vidéo : attention à vos obligations

L’installation de systèmes de sécurité vidéo est soumise à des obligations précises qui varient selon le dispositif choisi :

Obligations légales pour la vidéoprotection

Dans le cadre de la vidéoprotection, il est impératif d’obtenir une autorisation préalable du préfet avant toute mise en service des caméras. Cette autorisation, obligatoire, constitue une étape essentielle pour garantir la conformité légale du dispositif.

Par ailleurs, la présence de caméras doit être clairement signalée au public grâce à un affichage visible et explicite. Enfin, la durée de conservation des images est strictement limitée à un mois, sauf dérogation justifiée, afin de respecter les exigences en matière de protection des données personnelles.

Mais aussi des règles communes aux deux

Les dispositifs de surveillance vidéo, qu’il s’agisse de vidéoprotection ou de vidéosurveillance, doivent respecter des règles communes :

  • Le principe de proportionnalité est primordial : chaque installation doit être justifiée par un objectif précis et ne pas dépasser les besoins réels.
  • L’accès aux enregistrements doit être strictement réservé aux personnes habilitées, afin de garantir la confidentialité et la sécurité des données.
  • Par ailleurs, les individus filmés disposent d’un droit d’accès aux images les concernant, leur permettant de vérifier l’usage fait de ces données.

En cas de non-respect de ces obligations, les sanctions peuvent être sévères. Les contrevenants s’exposent à des peines pouvant aller jusqu’à trois ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende. De plus, la CNIL est habilitée à infliger des amendes administratives importantes pour toute infraction au RGPD, notamment en cas d’atteinte aux droits des personnes.

Il convient aussi de rester alerte face aux évolutions législatives, comme l’a montré le décret du 27 novembre 2023. Ce dernier a par exemple élargi les possibilités de mise en œuvre de systèmes de vidéoprotection sur la voie publique, permettant désormais à certains commerçants, sous conditions, de sécuriser leur environnement immédiat.

Les bonnes pratiques pour une protection et surveillance vidéo optimale

Définir clairement les zones à surveiller

La première étape consiste à identifier avec précision les zones nécessitant une surveillance. Cette démarche permet d’optimiser l’installation et d’éviter les abus, comme le filmage de lieux non essentiels ou intrusifs (sanitaires, salles de pause). Une fois encore, la surveillance doit rester proportionnée à l’objectif recherché, qu’il s’agisse de sécuriser un parking, une salle de serveurs ou des entrepôts sensibles.

Informer et sensibiliser les équipes

La transparence envers vos collaborateurs et visiteurs est une obligation légale et éthique. Assurez-vous d’installer des panneaux visibles signalant la présence de caméras, tout en expliquant clairement leur finalité. Par ailleurs, sensibilisez vos collaborateurs sur l’utilisation des dispositifs de surveillance, afin de renforcer leur adhésion et d’éviter toute incompréhension.

Respecter la durée de conservation des données

Le respect des délais de conservation est une pierre angulaire de la conformité. La période maximale autorisée est généralement de 30 jours, sauf dans des cas justifiés par des enjeux particuliers (enquêtes en cours, incidents récurrents). Au-delà, les images doivent être supprimées pour éviter tout risque d’abus ou de non-conformité au RGPD.

Entretenir les systèmes

Un dispositif de surveillance efficace repose sur un entretien régulier. Testez fréquemment vos équipements pour vérifier leur bon fonctionnement, en identifiant les éventuelles pannes ou angles morts. Ces vérifications préventives garantissent une qualité d’image optimale et la disponibilité des enregistrements en cas d’incident.

Assurer la conformité légale

La mise en conformité légale est incontournable pour éviter des sanctions lourdes. Veillez à ce que l’installation vidéo respecte les réglementations nationales et européennes, notamment le RGPD. Si nécessaire, déclarez vos dispositifs auprès de la CNIL, et conservez une documentation à jour pour justifier vos démarches en cas de contrôle.

Récapitulatif des bonnes pratiques

Bonnes pratiquesDescription
Définir les zones à surveillerIdentifier les zones essentielles pour éviter les abus et respecter la vie privée.
Informer et sensibiliser les équipesInstaller des panneaux clairs et expliquer l’objectif des caméras aux collaborateurs et visiteurs.
Respecter la durée de conservationLimiter le stockage des images à 30 jours maximum, sauf dérogation justifiée.
Entretenir les systèmesRéaliser des tests réguliers pour éviter pannes et angles morts.
Assurer la conformité légaleRespecter le RGPD, déclarer les dispositifs si nécessaire et conserver une documentation à jour.

Comment choisir le bon équipement de caméras pour une sécurité avancée ?

Pour la vidéoprotection, privilégiez des caméras dômes pour une surveillance discrète et large, avec vision nocturne et détection de mouvement. Des systèmes IP connectés permettent aujourd’hui un accès à distance sécurisé aux flux vidéo.

Pour la vidéosurveillance, les caméras haute définition avec zoom optique apportent un niveau de détail plus élevé. Des systèmes centralisés permettent par ailleurs d’analyser automatiquement les flux vidéo et de détecter les comportements suspects en temps réel.

Vers une stratégie globale de sécurité

Pour une protection renforcée, envisagez une combinaison de technologies : vidéoprotection, vidéosurveillance, contrôle d’accès et alarmes connectées :

  • Des caméras de vidéoprotection à l’entrée du site pour dissuader et enregistrer.
  • Des dispositifs de vidéosurveillance dans les zones critiques, reliés à une salle de contrôle.
  • Un contrôle d’accès par badge pour restreindre physiquement certaines zones.
  • Des alarmes connectées couplées à la détection vidéo pour alerter immédiatement en cas d’intrusion.

Conclusion

La vidéosurveillance et la vidéoprotection servent des objectifs différents, mais ils s’appuient tous les deux sur une même base : optimiser la sécurité des biens et des personnes. Or ce besoin augmente au fil des années et la réponse se trouve aujourd’hui dans des technologies vidéo de pointe qui savent anticiper.